22 octobre 2014

La tempête des femmes

Samedi, c'était le 8 mars, la journée internationale de la femme. Des femmes ont d'ailleurs manifesté à Montréal, et ont même fait la une de la Gazette dimanche! Sauf que parmi ces femmes, il y en avait une qui était en syndrôme pré-menstruel. Et il était particulièrement intense!! Dame Nature était en SPM, et elle n'a pas pris beaucoup de temps à le manifester.

Vers 16h, je sors de chez moi pour aller prendre l'autobus afin d'aller faire un peu de vélo stationnaire au Centre de l'Éducation Physique et des Sports de l'Université de Montréal (CEPSUM) et aussi pour faire quelques emplettes au centre-ville.

En sortant de mon appartement, je vois que les éléments se déchaînent. Anticipant le bordel, je décide alors d'annuler la séance de vélo pour ne faire que mes emplettes.

J'embarque dans un autobus qui me dépose à la station de métro Côte-des-neiges, et qui a toutes les difficultés inimaginables pour s'y rendre. La neige s'accumulait très rapidement, et les vents sévissaient tellement qu'on avait l'impression qu'il neigeait à l'horizontale.

J'ai eu la sainte-paix une fois rendu dans le métro, mais après les emplettes, au sortir du métro Guy-Concordia dans le centre-ville de Montréal, il m'a fallu reprendre l'autobus pour revenir chez moi. L'autobus a eu énormément de difficultés pour monter une Côte-des-Neiges qui n'avait jamais si bien porté son nom tellement il y en avait sur la chaussée. La visibilité était nulle, et comme il était tombé beaucoup de neige en peu de temps, beaucoup de voitures étaient enlisées le long du chemin que tentait tant bien que mal de gravir l'autobus dans lequel j'étais passager. Ce fut laborieux, mais la femme aux commandes du mastodonte a réussi à le rendre à destination.

Rendu à la gare Mont-Royal, c'était le bordel. Beaucoup de neige dans la rue, et les voies du train de banlieue étaient bloquées. Après un dernier achat au dépanneur juste à côté, je suis revenu chez moi pour n'en sortir que dimanche matin.

Le soleil brillait, mais c'était de voir la neige au sol. J'ai même eu de la difficulté à ouvrir ma porte! Avec une voiture enlisée, j'ai donc annulé mon émission de radio aujourd'hui. Mon auto est encore enlisée pour le moment! Je devrai me réveiller tôt lundi matin pour la sortir de sa position en compagnie de mon gentil propriétaire dont le confort et le prix du logement me font aisément oublier mon logis sherbrookois de l'année dernière.

Comme je m'y attendais, cette "tempête des femmes" a été la pire de la saison. J'espère que nous aurons la paix, mais il parait que les météorologues annoncent une autre bordée pour mercredi.

À suivre!

Qu'il mange du poil!

J'ai bien aimé le président français Nicolas Sarkozy quand il a traité de pauvre con un type qui a refusé de lui serrer la main.

Il n'en fallait pas plus pour que les pisse-vinaigre de dames patronesses s'insurgent au nom de ce cancer de la morale publique qui s'appelle la rectitude politique.

Pour les contenter, il aurait fallu que M. Sarkozy ne dise rien, ou encore qu'il félicite comme une lavette cet homme.

Plusieurs qui ont chiâlé contre Sarkozy auraient sans doute agi de la même manière que lui.

Un gars que je verrais bien faire comme Sarkozy quand les circonstances le justifient, c'est mon homonyme de maire de Saguenay.

André-R. Gauthier, du Mouvement Chicoutimi-Saguenay, refuse d'abandonner son combat - aussi inutile que perdu d'avance - visant à faire baptiser la ville de Saguenay en Chicoutimi.

J'imagine une rencontre entre ce pauvre imbécile et le maire de Saguenay. Je ne sais pas ce que dirait mon homonyme, mais si j'étais lui, je lui dirait : "Mange donc du poil!" Le fait que des caméras et des microphones pour capter la scène ne m'intimiderait pas.

On l'a écouté à plusieurs reprises lors de ses nombreux coups de gueule, et son discours n'a pas changé d'un iota depuis toutes ces années. Pourtant, tout le monde semble très bien s'accomoder du nom Saguenay, même qu'on peut dire qu'il est désormais solidement ancré dans la mémoire des gens, assez maintenant pour dire que tout mouvement en arrière - tel que le désire M. Gauthier - ne ferait que mêler davantage les gens.

M. Gauthier est certes un citoyen qui désire le bien de sa communauté et de sa région, mais il y a des fois où il vaut mieux abdiquer honorablement plutôt que de continuer à se déshonorer en combattant une cause perdue d'avance.

Et si quelqu'un lui dit un jour d'aller manger du poil, peut-être qu'il s'ouvrira les yeux!

21 avril 2009

Salut Carl!


Lors de mes deux séjours comme animateur à la station KYK-FM, il m’arrivait souvent de recevoir un appel de Carl Grenon. Carl était un mordu de radio qui ne se gênait pas pour appeler ses animateurs de radio préférés.

S’il y a une chose qui me distingue des autres animateurs de radio, c’est que j’ai eu la chance de bien le connaître, étant donné qu’il demeurait juste en avant de chez moi, dans le rang 2 à Falardeau. Dernier d’une famille de douze enfants, Carl était handicapé, tout comme trois de ses frères. Se déplaçant en chaise roulante, il m’est arrivé de le voir pendant mon enfance se mouvoir à l’aide de béquilles à quelques occasions.

Carl aimait beaucoup les animateurs de radio, et il aurait aimé pratiquer ce métier. Son état l’ayant empêché de le devenir, il est devenu un grand amateur de radio et un passionné de musique. Pour l’avoir déjà gardé à quelques occasions, laissez-moi vous dire à quel point son visage s’illuminait lorsque je lui amenais des disques contenant de la musique qu’il n’avait pas entendue depuis des années. C’était féérique!

En l’ayant côtoyé, j’ai pu ressentir et comprendre sa frustration de ne pas être né avec un corps normal. Cela provoquait en lui une colère qu’il ne sachait plus trop vers qui acheminer, sachant bien que ses parents n’y pouvaient rien. Heureusement pour lui, il y avait la radio pour lui permettre d’ensoleiller ses journées. Pour remercier les animateurs du bien qu’ils lui faisait, Carl les appelait souvent, trop même au goût de certains. Malgré ce petit défaut, Carl sachait se faire apprécier par ceux qui lui tenaient compagnie par l’intermédiaire de leur micro.

Le plus beau moment que j’ai vécu avec Carl était quand je lui ai fait visiter les studios de KYK à Chicoutimi, l’été dernier. Il est arrivé en transport adapté un dimanche matin pluvieux, et après lui avoir fait faire le tour des installations, je l’ai invité dans le studio pendant mon émission, que j’étais sur le point de terminer. Je lui ai envoyé un salut en ondes, et lui était là juste à côté de moi, le visage rayonnant de joie. Avant de partir, je lui ai donné un t-shirt de la station, qu’il a porté dès ce jour avec beaucoup de fierté.

Je l’ai vu une dernière fois avant de retourner à Montréal pour compléter mon certificat en journalisme. La rencontre a eu lieu dans la résidence où il demeurait depuis déjà quelques années, sur la rue Sainte-Ursule à Jonquière. Carl y était traité comme un roi, tout comme les autres personnes handicapées qui y demeurent. Il me racontait qu’il était très heureux de vivre à cet endroit. Sa santé était superbe, même que j’avais remarqué qu’il avait perdu du poids avec les années. Il était d’une sérénité incroyable, ce qui surprenait même celle qui veillait sur lui, Josée Perron.

En juillet 2006, Carl a eu la douleur de perdre en l’espace de quelques jours deux de ses frères. L’applomb avec lequel Carl a traversé cette épreuve avait grandement impressionné Josée, qui m’a avoué que jamais elle n’aurait pu faire face à un tel désastre avec autant de calme.

Même s’il vivait dans un corps qu’il aurait aimé normal, Carl trouvait le moyen de bien vivre sa vie et d’en apprécier chaque moment. Il ne laissait jamais son handicap entraver son bonheur. Son positivisme avait de quoi nous désarmer.

Nous, qui laissons parfois des conneries comme des dettes, du poids à perdre, des ruptures amoureuses et autres pacotilles assombrir nos vies, nous devrions prendre Carl comme exemple. Devant composer avec des contraintes infiniment pires que celles que je viens de mentionner, il trouvait toujours le moyen de rendre sa vie belle pour qu’elle lui paraisse moins cruelle.

C’était peut-être ça, sa mission sur terre. Celle de rapetisser nos tracas et de nous donner de l’inspiration pour pouvoir en venir à bout, ou du moins essayer, tout comme lui le faisait.

Le mercredi 15 avril dernier en soirée, Carl s’est couché comme il le faisait à chaque soir. Le lendemain matin, il ne s’est pas réveillé, le destin ayant profité de la nuit pour délivrer Carl de son corps en douceur et sans douleur. Il est parti comme un ange.

Carl a donc rempli sa mission, et il peut profiter pleinement de sa nouvelle liberté. De mon côté, je ne sais pas si je referai de la radio un jour, mais peu importe où le destin m’amènera, je sentirai certainement sa présence! Cependant, une chose est certaine : avec le culot et la culture qu’il avait, il aurait sans doute connu une belle carrière dans les médias si le destin l’avait voulu ainsi.

Salut Carl!!!
(1969-2009)
Photo : Avis de décès cyberpresse.ca